Salut chères lecteur·ices,
Dans des dîners cette semaine et à la manif d’hier j’ai beaucoup ri avec des ami·es. Comme si plus l’actualité nous déprimait, plus on s’efforçait de nous faire rire les un·es les autres.
Je vis pour ces drôles de soirées où nous tricotons ensemble des conversations qui relient les déboires amoureux de l’un·e aux recherches sur les violences éducatives d’un·e autre, le compte rendu d’un article terrifiant sur la chasse aux dissident·es à l’université Columbia au récit d’une séance de shibari improvisée dans la Creuse. Personne n’impose de sujets sérieux mais personne ne s’oblige à rire ; il n’y a presque pas d’apartés ni de têtes à têtes avec nos écrans, chacun·e à l’écoute du groupe, dans cette grande qualité d’attention où fusent les meilleures blagues.
Il arrive qu’on annonce les alertes qui secouent nos téléphones (“ah, voilà que Trump vient de démanteler le ministère de l’éducation”). On soupire ; on s’en fout pas, tout nous touche et nous sidère. Mais vi…