Salut, chèr·es lecteurices !
Mais qu’est-ce que je fabrique avec cette lampe frontale et cette clef USB ? Puis-je parvenir à mettre mon écoanxiété en conserve ? Vais-je vraiment cacher des bonbonnes d’eau sous mon lit ?
Avant d’en venir au coeur des flammes, un point agenda :
📅 OÙ ME TROUVER EN JANVIER ?
🔹Ce samedi je serai à Bruxelles pour un débat à la RTBF sur la Trois, à propos de l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, sobrement intitulée “Ras le bol des féministes” (!!!) (j’y passe la soirée ; s’il y a un endroit cool où danser, dites moi !)
🔸Lundi 20, c’est la journée où quitter Twitter (X), cet enfer de réseau social désormais détenu par Elon Musk. Inscrivez-vous sur HelloQuittX pour déménager avec toute votre communauté sur Bluesky et Mastodon (cela vous demandera 20 minutes, c’est un outil fiable développé par des chercheures du CNRS).
🔹Ensuite je sauterai dans le train pour Parme en Italie car jeudi 24 on fait un cercle de parole Il Cuore Scoperto (le Coeur sur la table en italien !) et le lendemain une discussion à propos du livre Fuori le palle! (la traduction des Couilles)
🔸Début février à Brest c’est le festival Longueur d’Ondes (un peu notre festival de Cannes à nous, gens du podcast et de la radio…) : samedi 1er j’anime un discussion sur les nouveau récits avec Alice Zeniter et puis on se retrouve sur une giga table ronde avec Charlotte Bienaimé, Lauren Bastide et Mame Fatou-Niang — prenez vos places !
Et maintenant, je vous propose qu’on fasse notre sac.
Comme vous, je regarde la Californie brûler et les nouveaux rois du monde (les patrons d’Apple, Tesla, Meta, OpenAI, Amazon, Google) se prosterner aux pieds de Donald Trump. Les flammes dévorent leur pays ; ils expliquent tranquillement que la priorité, c’est d’obtenir “encore plus d’énergie” pour alimenter leurs machines d’intelligence artificielle.
Nous savons que pour ralentir un peu le réchauffement il faut tout faire pour réduire nos consommations d’énergie ; eux proposent de les faire exploser. Nous savons que chaque dixième de degré compte ; mais leur obsession c’est de développer cette “intelligence artificielle” qui engloutit des quantités effroyables d’eau et d’énergie. Je me sens abattue et impuissante. Pour l’instant, ma seule action de résistance concrète c’est de refuser d’utiliser ChatGPT.
Là-bas en ce moment ce sont des incendies ; en Espagne 230 personnes sont mortes dans les inondations de Valence en décembre, et le cyclone Chido a dévasté Mayotte. D’autres catastrophes pas du tout naturelles surviendront, de plus en plus souvent, de plus en plus fort. Si nous en avons pour l’instant été préservé·es, nous serons nous aussi un jour touché·es. Peut-être qu’on sera surpris·es, comme les Californien·nes, qui fuient leur maison sans rien dans les mains.
Peut-être qu’on sera comme la jeune Catherine, dans le roman Le Déluge (mon roman préféré de l’année), qui manque de brûler vive dans son petit appartement de la banlieue de Los Angeles, inconsciente de l’incendie qui ravage toute la ville car elle passe sa vie abrutie par son casque de réalité virtuelle. C’est son père, climatologue, qui revient la sauver au dernier moment :
“- Il faut qu’on parte d’ici ma chérie
- Quoi ?
- On doit partir. Il y a le feu.
- Je me suis endormie avec mon casque, marmonna-t-elle. C’était un voyage spatial. Je partais dans l’espace.” (p.445)
Je repense aussi très souvent à ces deux chefs-d’oeuvre, le roman "Après Le Monde", d'Antoinette Rychner et la série L'Effondrement — pas en croyant que ce qu’ils décrivent est inéluctable, mais en me disant qu’il serait en tout cas peu prudent de ne pas s'y préparer.
J'y pense si souvent qu’il y a deux ans j’ai même suivi un stage de survie au CEETS (Centre d'Etudes et d'Enseignements des Techniques de Survie). Deux amis me l’avaient recommandé ; c'était pas un nid de facho-survivalistes, juste des gens de bon sens (et très sympa). Quand on est de gauche, on a tendance à avoir confiance en l’Etat ; mais vu ce que sont en train de devenir nos services publics, je pense qu’il est raisonnable de prendre un minimum de précautions de notre côté. Et je vois pas pourquoi on laisserait ces préoccupations à l’extrême-droite. Je détaillerai peut-être une autre fois ce que j’ai retenu de ce stage (comment réguler sa température, allumer un feu même sous la pluie, se repérer avec une carte et une boussole, faire des noeuds solides…) pour me concentrer sur cette question : personne n’étant à l’abri d’une catastrophe, comment peut-on s’y préparer au minimum ?

Donc je vais vous raconter pourquoi on devrait tous avoir chez soi un sac d’urgence déjà tout prêt et que mettre dedans. J’ai compilé différentes sources d’informations et voici ce que j’en retiens :